Interpellation de Filippis: le FSDJ dénonce un "contexte délétère" 30.11.08 | 17h48

Le Forum des sociétés de journalistes (FSDJ) se dit "indigné" par "l'invraisemblable traitement policier et judiciaire" dont l'ex-directeur de la publication de Libération, Vittorio de Filippis, a fait l'objet vendredi, dans le "contexte délétère" des Etats généraux de la presse.

"Les conditions de son interpellation, humiliantes", dans le cadre d'"une affaire de presse relevant de la seule loi de 1881, témoignent d'un dérapage dangereux pour la démocratie dans notre pays", a affirmé dimanche le FSDJ, dans un communiqué.

"Projet de loi ambigu sur la protection des sources, perquisitions de plus en plus fréquentes aux sièges de journaux, gardes à vue, mises en examen, et maintenant menottes et fouille au corps: où s'arrêtera la liste funeste?", poursuit-il.

"Cette affaire touche chaque journaliste, et chaque citoyen, parce qu'elle peut être vécue comme l'expression (...) d'une "volonté d'humilier ou d'inquiéter une profession dont le seul but est d'informer, quitte parfois à déplaire", dit le FSDJ.

Demandant l'ouverture d'une enquête sur ces faits, le FSDJ "ne comprendrait pas que les participants aux Etats généraux de la presse écrite" n'émettent pas une "protestation contre cette atteinte intolérable au droit de la presse".

Cette affaire survient dans le "contexte délétère qui règne autour de la presse, alors que de soi-disant Etats généraux, où n'ont pas été accueillies toutes les parties désireuses de participer à la réflexion commune, dont les sociétés de journalistes, sont organisés par la présidence de la République". Car "certains patrons de presse, ayant la part belle à ces tables rondes, réclament aux pouvoirs publics des modifications substantielles au statut des journalistes garant de leur indépendance", conclut le Forum.