Parmi les 1,1 milliard de jeunes âgés de 15 à 24 ans dans le monde, un sur trois est soit à la recherche d'un emploi mais n'en trouve pas, soit a totalement abandonné la recherche d'emploi, soit travaille mais doit vivre avec moins de deux dollars par jour.

Pour parfaire le tout, les chiffres du chômage baisse, comme le dit Olivier Pastré dans sa chronique matinale dans Les Matins de France Culture:


"Chômage le verre à moitié vide.
Oui, amis de l'économie bonjour. Le verre à moitié donc aussi à moitié plein, comme Alexandre Adler à propos de la condamnation de Saddam Hussein, je vais essayer de prendre un peu de recul, ne pas commenter les chiffres sur l'instant et essayer d'analyser les commentaires. alors 2 129 330 chômeurs, moins 1,4% en un mois, 8,8% de taux de chômage, mieux qu'en octobre 2001, avec l'espoir fin 2007 d'arriver à 8,2%. Alors pour juger ces chiffres, il faut prendre un peu de recul, d'abord vis à vis des statistiques soyons prudents et modestes. Il y a dans ces chiffres un effet d'optique lié à la régularisation statistique après l'été et à certains systèmes de formation en accompagnement des chômeurs. ça c'est un fait général, si on va encore plus dans le général, on s'aperçoit que les statistiques du chômage sont, si ce n'est pas fausses au moins contestables, si on regarde simplement les postes créés entre juin 2005 et mars 2006, on s'aperçoit que l'UNEDIC en dénombre 172 900 et l'INSEE 112 800. La différence n'est pas mince et cela s'explique en partie par l'appareil statistique complètement éclaté entre Bercy, l'INSEE, la sécurité sociale et le ministère de l'Emploi, là il y a peut être quand même du ménage à faire. L'erreur c'est à peu près 200 000 salariés, c'est à dire exactement la baisse du nombre de demandeurs d'emploi en un an. L'erreur statistique, c'est quand même, tout à fait significatif. Alors! Je disais verre à moitié vide, verre à moitié plein. Les mauvaises nouvelles ne sont pas si mauvaises et les bonnes nouvelles ne sont pas si bonnes. Alors les mauvaises nouvelles ne sont pas si mauvaises, la croissance, la croissance semble tenir, on est à 2,3%, Marie-Pierre Verault le disait pour la zone euro, on prévoit 2,6% l'année prochaine. Il semblerait que le moral des chefs d'entreprise soit meilleur et de ce fait, on estime que les nouveaux postes de travail créés en 2006, seraient de 260 000 contre 110 000 en 2005, la différence n'est pas mince, les secteurs qui tirent la croissance de l'emploi, c'est le BTP, la finance et les services informatiques. L'autre mauvaise nouvelle qui n'en est pas une, on craignait une irréversibilité du chômage, ce n'est pas vrai, les catégories qui baissent le plus, c'est les jeunes et les chômeurs de longue durée, pour les 15-25 ans, baissent de -11,5%, à Clichy-sous-Bois -28,3, à Aulnay -22,1, même dans les quartiers difficiles, il y a une baisse du chômage des jeunes et pareil pour le chômage de longue durée qui a baissé de 9,8% en un an. Voilà pour les mauvaises nouvelles qui n'en sont pas. Alors les bonnes nouvelles qui n'en sont pas, d'abord rappelons que la France a quand même le record du monde du taux de chômage, 8,8%, il faut comparer ça à 8,5 en Allemagne, 7,8 en Espagne, 4,2 au Japon, 4,7 au Etats-unis, il n'y a pas de quoi briller. Par ailleurs la plupart des bonnes nouvelles ne viennent pas du gouvernement. Alors certes, il y a eu des emplois subventionnés, 230 000 c'est bien. Il a une création nette d'emploi aidé +27000, c'est bien mais cela coûte cher, 8,8 milliards d'euros en 2004, c'est tout à fait significatif. Et par ailleurs la principale explication de la baisse du chômage, c'est un, la baisse de la population active, le gouvernement n'y est pour rien. Deux, les radiations forcées, le gouvernement n'y est pour rien. Et quand aux CESU chers à Jean-Louis Borloo, sa capacité à créer des emplois n'est pas évidente. Enfin les emplois sont encore trop souvent des emplois précaires. Le nombre d'emplois précaires était de 555 000 en 2003, il est de 637 000 en 2006. Conclusion, pas de triomphalisme ni à droite, ni à gauche, quand Jean-Louis Borloo nous dit : "nous sommes sortis du chômage de masse", 2 129 000 c'est encore du chômage de masse me semble-t-il ! Par ailleurs du côté de la gauche, il est clair que la hausse du SMIC pénaliserait l'emploi peu qualifié. Il y a donc beaucoup de réformes à faire: la refonte du contrat de travail, du service public de l'emploi, des professions réglementées, de l'enseignement, de la formation professionnelle, donc ni victoire, ni défaite, soyons modestes et continuons le combat."