Moi je traîne dans le désert depuis plus de vingt-huit jours
et déjà quelques mirages me disent de faire demi-tour
la fée des neiges me suit en tapant sur son tambour
les fantômes du syndicat des marchands de certitude
se sont glissés jusqu'à ma dune reprochant mon attitude
c'est pas très populaire le goût de la solitude

(ref.) Quand t'es dans le désert
depuis trop longtemps
tu t'demandes à qui ça sert
toutes les règles un peu truquées
du jeu qu'on veut te faire jouer
les yeux bandés

Tous les rapaces du pouvoir menés par un gros clown sinistre
plongent vers moi sur la musique d'un piètre accordéoniste
j'crois pas qu'ils viennent me parler des joies de la vie d'artiste
d'lautre côté voilà caïn toujours aussi lunatique
son oeil rempli de sable et sa bouche pleine de verdicts
il trône dans un cim'tière de vieilles pelles mécaniques

Les gens disent que les poètes finissent tous traficants d'armes
on est cinquante millions d'poètes c'est ça qui doit faire notre charme
sur une lune de saturne mon perroquet sonne l'alarme, c'est drôle mais tout le monde s'en fout
vendredi tombant d'nulle part y'a robinson l'solitaire
qui m'a dit j'trouve plus mon île vous n'auriez pas vu la mer
va falloir que je lui parle de thermonucléaire

hier un homme est v'nu vers moi d'une démarche un peu traînante
il m'a dit t'as t'nu combien d'jours, j'ai répondu bientôt trente
je m'souviens qu'il espérait tenir jusqu'à quarante
quand j'ai d'mandé mon message il m'a dit d'un air tranquille
les politiciens finiront tous un jour au fond d'un asile
j'ai compris que j'pourrais bientôt regagner la ville