Bourgeois, oisif et riche, Silvio prend femme au détour d'une de ses escapades. L'hypocrisie, l'égoïsme, masquent les sentiments. L'interruption de leurs relations sexuelles sert de prétexte, et de moteur à la création, l'écriture d'un roman. Dans cette indifférence, un tiers fait irruption dans le paysage, le barbier de Silvio. Celui séduira la femme négligée, entraînant Silvio sur les digressions de l'amour conjugal.

Moravia, ami de Pasolini, décrit les moeurs des Romains contemporains; et posent quelques questions qui restent pertinentes à l'usage des nouvelles générations.

[...]Dans ma jeunesse, ces crises furent fréquentes; je puis dire qu'entre ma vingtième et ma trentième année il ne s'est pas passé de jours où je n'aie caressé l'idée du suicide. Bien entendu, je n'avais pas réellement l'intention de me suicider (sinon je l'aurais fait) mais cette obsession n'en restait pas moins la couleur dominante de mon paysage intérieur.
Je pensais souvent aux remèdes à employer et bien vite je me rendis compte que deux choses seulement pouvaient me sauver : l'amour d'une femme et la création artistique. Il semblera un peu ridicule que je puisse désigner d'une manière aussi sommaire deux chose si importantes, comme s'il s'agissait de vulgaires spécialités pharmaceutiques. Mais cette définition simpliste ne fait qu'illustrer la grande clarté à laquelle, vers l'âge de trente-cinq ans, j'étais parvenu, touchant les problèmes de ma vie. Il me semblait avoir droit à l'amour comme tous les autres hommes sur terre et quant à la création artistique j'étais convaincu d'y être porté par la nature de mes goûts et par un talent que, dans mes moments d'optimisme, je croyais posséder.
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